Ces deux pilules contraceptives favoriseraient l'apparition de tumeurs au cerveau, un appel a été lancé
Deux pilules sont actuellement dans le viseur en raison de leur risque accru de tumeur cérébrale.
Publié le 24-09-2020 à 17h27 - Mis à jour le 24-09-2020 à 17h33
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L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient d’annoncer qu’elle organisait une grande consultation publique sur l’utilisation desmédicamentsLutéranetLutényl (ainsi que leurs génériques). Ces deux pilules progestatives sont généralement utilisées en cas de ménopause, de troubles menstruels ou encore d’endométriose et sont également parfois prescrites comme contraceptifs.
En février 2019, l’ANSM avait déjà lancé l’alerte sur ces deux médicaments suspectés d’augmenter le risque de méningiome, une tumeur cérébrale souvent bégnine mais qui peut parfois devenir plus agressive.
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Une étude avait confirmé ce risque en juin 2020 et révélé que celui-ci augmentait en fonction de la dose utilisée, de la durée du traitement et de l’âge de la patiente. L’étude avait ainsi révélé qu’une femme traitée pendant 6 mois avait 3 fois plus de risque d’être exposée à un risque de méningiome par rapport au risque de base. Ce risque était multiplié par 7 après 3 ans et demi de traitement et par 12 après 5 ans. L’âge joue également un rôle important puisque le risque de méningiome conduisant à une chirurgie intracrânienne est 3 fois plus élevé pour les femmes de 35 à 44 ans que pour celles de 25 à 34 ans.
«La consultation prendra la forme de contributions écrites et d'auditions publiques conduites par un comité d'experts indépendants. Composé de médecins et d'acteurs associatifs, ce comité rendra un avis à l'ANSM à l'issue de la consultation», prévient uncommuniquépublié le 10 septembre dernier. La consultationsera diffusée en direct sur la chaîne Youtube de l'ANSM le 2 novembre prochain.
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L'ANSMinvite également les professionnels de la santé à avertir les femmes du risque de méningiome lié à la prise de ces pilules et de proposer un IRM aux femmes de plus de 35 ans sous traitement depuis plus de cinq ans. Les femmes présentant des symptômes neurologiques tels que des troubles de la vision, du langage, de l'audition ou de la mémoire sont encouragées à aller consulter leur médecin. «Développer un méningiome, tumeur du cerveau bénigne, n'est pas systématique», a déclaré Isabelle Yoldjian, cheffe du pôle gynécologie de l'ANSM, dans une interview réalisée par 20 Minutes. «Mais il est important d'avoir connaissance de ce risque pour faire en sorte de le limiter. (…) À priori, il n'existe pas de risque d'arrêter ce traitement. En revanche, si une femme se retrouve soulagée en cas d'endométriose, elle peut décider de le poursuivre après discussion avec son médecin. Voilà pourquoi chaque patiente est invitée à réévaluer le bénéfice/risque avec son médecin».