Zelensky s'en prend à Merkel et Sarkozy, les invitant à « venir voir » les Ukrainiens torturés à Boutcha
En 2008, l’Allemagne et la France s’étaient prononcées contre le lancement du processus d’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie dans l’Otan, estimant qu’il ne s’agissait pas de démocraties assez stables.
- Publié le 05-04-2022 à 19h11
- Mis à jour le 05-04-2022 à 19h12
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La découverte de centaines de cadavres dans les rues de Boutcha a suscité beaucoup d'émois ces derniers jours.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé que ces « crimes de guerre » seront reconnus comme « un génocide ». Il évoque des « milliers de personnes tuées et torturées, avec des extrémités coupées, des femmes violées, des enfants tués ».
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Dans un message vidéo, Volodymyr Zelensky a critiqué le refus de l'Otan d'intégrer l'Ukraine, en 2008, à cause de la «peur absurde de certains responsables politiques à l'égard» de Moscou. Le président ukrainien a expressément invité Angela Merkel et Nicolas Sarkozy à se rendre à Boutcha pourconstater par eux-mêmes « à quoi la politique de concessions avec la Russie a conduit au cours des 14 dernières années » ainsi que « les Ukrainiens torturés et tués ».
Angela Merkel assume
L'ex-chancelière Angela Merkel a défendu lundi son refus, en 2008, d'engager le processus d'admission de l'Ukraine au sein de l'Otan. L'ancienne responsable allemande, qui a quitté la politique fin 2021, affirme, dans une courte déclaration publiée par sa porte-parole, qu'elle «assume ses décisions du sommet de l'Otan de 2008 à Bucarest».
Depuis le début de la guerre, elle se voit désormais reprocher d’avoir manqué de fermeté à l’encontre de Vladimir Poutine, et sa politique à l’égard de la Russie fait l’objet de sévères mises en cause, y compris dans son camp.Elle est notamment critiquée pour avoir rendu l’Allemagne dépendante du gaz russe.Restée à la tête de l’Allemagne durant 16 ans, Angela Merkel ne s’est quasiment pas exprimée depuis le début du conflit.
Au sommet de l’Otan à Bucarest, en avril 2008, l’Allemagne s’était prononcée contre le lancement du processus d’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie, position partagée par le président français Nicolas Sarkozy, estimant qu’il ne s’agissait pas de démocraties assez stables.