Le silence pesant d'Ivanka Trump sur les attaques racistes de son père

Alors que la polémique sur les attaques racistes du président américain envers quatre élues démocrates se poursuit, Ivanka Trump reste silencieuse sur le sujet.

Ivanka Trump, le 27 juin 2019.
Ivanka Trump, le 27 juin 2019.

Alors que la polémique sur les attaques racistes du président américain envers quatre élues démocrates se poursuit, Ivanka Trump reste silencieuse sur le sujet.

Un décalage net et un exercice d'équilibriste. Une nouvelle fois, Ivanka Trump est taclée pour son silence sur les polémiques qui visent son père. La conseillère, très proche du président, n'a pas publiquement commenté les attaques racistes qu'il a formulées à plusieurs reprises envers quatre élues démocrates issues de minorités, Alexandria Ocasio-Cortez, Rashida Tlaib, Ayanna Pressley et Ilhan Omar.Dimanche, elle a été sévèrement moquée par les internautes pour avoir publié la photo du chien qu'elle a offert à sa fille Arabella, un « rêve exaucé » pour la fillette qui fêtait ses 8 ans. « Un chien tout blanc. Choquant», « Quel bel animal !! Mon coeur saigne pour elle en sachant qu'il devra trouver un nouveau foyer – peut-être devriez-vous prendre vos dispositions pendant que vous serez en prison ?», « S'il vous plaît, demandez à Arabella si maman peut se débrouiller pour la libération immédiate des enfants immigrés innocents que papi a mis en cage pour que d'autres enfants aient leurs rêves exaucés», ont écrit certains internautes.

Présente sur les sujets qu’elle défend, absente pour les polémiques

Si, contrairement à sa belle-soeur Lara Trump, elle n’a pas défendu les chants « Renvoyez-la » scandés par les pro-Trump lors d’un meeting en Caroline du Nord, Ivanka Trump n’en a pas pour autant exprimé son avis. Un temps considérée comme une influence modératrice des penchants les plus conservateurs de son père, Ivanka Trump a poursuivi selon son agenda, promouvant les actions qu’elle mène à la Maison-Blanche en tentant de rester publiquement aussi loin que possible des polémiques.

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Un entre-deux qui ne plaît pas à tous : « C'est un club exclusif. Des gens qui veulent s'occuper de tout mais qui, quand ça devient étrange, disparaissent», a noté un ancien membre de l'administration américaine auprès de The Atlantic. La présence d'Ivanka Trump en Corée du Nord, le mois dernier, a soulevé encore plus de questions sur le rôle de cette First Daughter au sein de la réunion, alors qu'elle n'a aucune expérience en diplomatie -à part deux apparitions remarquées aux sommets du G20, une fois en occupant la place de son père, une seconde avec une intervention étrange entre dirigeants internationaux. Celle qui se présente comme une ardente défenseure de l'émancipation économique des femmes et de l'entreprenariat féminin a insisté en février dernier pour dire qu'elle n'était pas « présidente de toutes les questions liées aux femmes» -pour se défendre des attaques répétées au droit à l'avortement menées par l'administration Trump ? « Mon travail, au sein de cette administration, n'est pas de partager mon avis. […] Quand vous m'entendez parler d'un sujet au sein de l'actualité publiquement, c'est parce que je ne suis pas entendue en privé», avait-elle ajouté.

«Il ne faut pas confondre l’absence de dénonciation publique avec le silence»

Peu après l’investiture de son père en 2017, le contraste entre l’actualité et les publications d’Ivanka Trump sur les réseaux sociaux avait interpellé. Alors que des milliers de personnes étaient descendues dans les rues pour crier leur opposition au décret interdisant l’entrée sur le territoire américain aux ressortissants de sept pays musulmans, la trentenaire avait fièrement posé pour une photo en robe du soir, avant de se rendre à un gala avec son mari Jared Kushner. Certains internautes avaient comparé sa robe Carolina Herrera argentée aux couvertures chauffantes donnés aux réfugiés privés d’entrée aux Etats-Unis, pointant du doigt une déconnexion et une insensibilité pendant une période clé du début du mandat du milliardaire.

À l'été suivant, l'intervention d'Ivanka Trump avait été très remarquée après la manifestation de Charlottesville, au cours de laquelle un suprémaciste blanc avait foncé dans la foule de contre-manifestants, tuant une jeune femme. Alors que son père avait renvoyé dos à dos suprémacistes blancs et contre-manifestants, la conseillère à la Maison-Blanche avait assuré qu'il n'y avait «aucune place dans le société pour le racisme, la suprématie blanche et les néo-nazis ». Une déclaration qui laissait entendre la différence de ton entre le milliardaire et sa fille, mais qui n'avait pas empêché le président américain de maintenir ses propos malgré la polémique.

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« Je voudrais dire qu'il ne faut pas confondre l'absence de dénonciation publique avec le silence. Je pense qu'il y a plusieurs façons de se faire entendre. Dans certains cas, c'est à travers la protestation et l'apparition dans les émissions de télévision, parler ou dénoncer chaque sujet sur lequel vous êtes en désaccord. Parfois, c'est discrètement et directement et franchement. Donc les sujets sur lesquels je suis en désaccord avec mon père, il le sait. Et je m'exprime avec franchise», s'était-elle défendue au printemps 2017.

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