Affaire des passeports diplomatiques : Alexandre Benalla en garde à vue
Selon les informations du Parisien, l’ancien chargé de mission à l’Élysée Alexandre Benalla a été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur l’obtention et l’utilisation de passeports diplomatiques.
- Publié le 17-01-2019 à 16h13
- Mis à jour le 17-01-2019 à 16h37
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D’après un article Paris Match France de La Rédaction
Le Parquet de Paris a confirmé l'information du Parisien selon laquelle Alexandre Benalla avait été placé en garde à vue au sein des locaux de la police judiciaire dans le cadre de l'enquête sur l'obtention et l'utilisation de passeports diplomatiques.
Cette enquête, ouverte le 29 décembre, notamment pour «abus de confiance» et «usage sans droit d'un document justificatif d'une qualité professionnelle», a été étendue mercredi «aux infractions de faux, usage de faux et obtention indue d'un document administratif» après un signalement de la présidence de la République, a précisé le parquet.

Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a révélé mercredi que l'ex-collaborateur de l'Élysée avait utilisé «presque une vingtaine de fois» ses passeports diplomatiques après son licenciement, et l'a soupçonné d'usage de faux.
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«M. Benalla a utilisé presque une vingtaine de fois ses passeports entre le 1er août 2018 et le 31 décembre 2018», a déclaré M. Strzoda devant la commission, en précisant que la première utilisation de ces documents avait été faite du 1er au 7 août.
«Avec cet individu on découvre tous les jours des choses nouvelles», a-t-il lâché. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a précisé avoir eu «confirmation» du Tchad et d'Israël que l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron était entré dans ces deux pays avec un passeport diplomatique. Les nouvelles auditions «nous ont permis de constater, hélas, qu'il y a beaucoup de confusion dans les procédures qui ont été appliquées», a réagi le président de la commission, Philippe Bas (LR).
Des médias avaient révélé peu avant Noël que l’ancien collaborateur de l’Elysée disposait toujours de passeports diplomatiques et qu’il effectuait des voyages d’affaires auprès de dirigeants africains.
L’Elysée a saisi la justice
Jean-Yves Le Drian a précisé que l'ambassadeur de France à N'djamena était au courant du déplacement de M. Benalla les 5 et 6 décembre au Tchad mais n'avait pas jugé utile d'en informer sa hiérarchie et que lui-même n'en avait donc pris connaissance que le 24 décembre, via la presse. «Je considère qu'il y a eu un manque d'appréciation de notre ambassadeur, il s'en est expliqué depuis et il a reconnu son erreur, voilà», a ajouté le chef de la diplomatie française, qui était auditionné pour la première fois à propos des agissements de M. Benalla.
Les nouvelles auditions contredisent directement l’affirmation, faite par Alexandre Benalla lors de sa propre audition le 19 septembre, selon laquelle il avait laissé dans son bureau de l’Élysée les passeports diplomatiques qu’il avait utilisés dans le cadre de ses fonctions de chargé de mission à la présidence de la République.
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Patrick Strzoda a expliqué qu'un inventaire du bureau de M. Benalla avait été effectué le 2 août, au lendemain de son départ de l'Élysée, et que les passeports ne s'y trouvaient pas. Il a également affirmé que les affaires personnelles de l'ex-collaborateur avaient été déposées dans un carton fermé qu'il n'est jamais venu chercher, malgré plusieurs sollicitations. «On est confrontés à un comportement fautif d'un individu qui a peut-être profité de failles du système», a-t-il dit.
M. Strzoda a également souligné que M. Benalla avait été en possession de deux passeports de service, le premier délivré en 2016 «bien avant» son arrivée à l'Élysée, le deuxième le 28 juin 2018. Ils ont été invalidés le 31 juillet 2018, a ajouté M. Strzoda.
Il a affirmé au passage que la demande du second passeport de service avait été faite par Alexandre Benalla au ministère de l'Intérieur par une lettre à en-tête du chef de cabinet de l'Élysée, mais «dactylographiée» et non signée. En clair, a-t-il dit, «nous soupçonnons une falsification faite par M. Benalla», et l'Élysée en a saisi la justice.
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