Pour justifier son mur, Donald Trump évoque... la maison des Obama
Pour défendre son idée de faire construire un mur à la frontière avec le Mexique, Donald Trump a cité l’exemple de Barack Obama, qui a fait bâtir un mur autour de sa maison.
- Publié le 31-12-2018 à 18h32
- Mis à jour le 31-12-2018 à 18h34
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D’après un article Paris Match France par Kahina Sekkai
Quel est le rapport entre un mur de briques autour d'une maison et un mur de plusieurs mètres de hauteur aux frontières? Donald Trump, lui, l'a trouvé. Dans un tweet, le président américain a comparé le mur en briques que Barack Obama a fait construire autour de sa demeure de Washington et le fameux mur qu'il souhaite bâtir le long de la frontière avec le Mexique, rempart, selon lui, à l'arrivée de migrants. « Le président et madame Obama ont construit/ont un Mur de trois mètres autour de leur demeure/complexe de Washington. Je suis d'accord, c'est totalement nécessaire pour leur sûreté et leur sécurité. Les États-Unis ont besoin de la même chose, dans une version légèrement plus grande ! »
Principal objet de l’attention de Donald Trump depuis plusieurs semaines, la construction de ce mur est la raison qui a conduit les États-Unis à un « shutdown », une fermeture partielle des administrations, qui devrait durer jusqu’à début janvier au minimum. Le président américain refuse en effet de signer toute loi budgétaire qui n’inclurait le financement pour bâtir ce mur, ce que les démocrates refusent en bloc. Ces derniers, qui reprendront le contrôle à la Chambre des représentants dès le 3 janvier, n’ont aucun intérêt à accéder à la demande du milliardaire, qui s’est régulièrement plaint des « démocrates obstructionnistes » qu’il appelle à la négociation… sans toutefois accorder la moindre concession en retour.
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«Tout décès d’enfants ou autres à la Frontière est uniquement la faute des Démocrates»
La question de l'immigration, aux États-Unis, avait été au cœur des dernières semaines de campagne avant les élections de mi-mandat, en novembre dernier. Lors de multiples déplacements à travers le pays, Donald Trump avait remis sur le devant de la scène son idée de mur, alors que plusieurs milliers de migrants d'Amérique centrale s'étaient rassemblés pour marcher vers les États-Unis et fuir la violence qui règne dans leurs pays. La politique de tolérance zéro de l'administration Trump avait été mise à mal cet été, après la polémique née de la séparation de familles arrivées illégalement et le placement d'enfants dans des centres de détention.
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Deux petits Honduriens sont décédés ce mois-ci, quelques heures après leur interpellation par la police aux frontières. Deux décès qui ont à nouveau provoqué la polémique mais dont Donald Trump n'a pas semblé s'émouvoir. Il n'a pas fait preuve de la moindre empathie dans les tweets rédigés ce week-end à ce sujet, abordant ces histoires dramatiques sous un angle purement politique : « Tout décès d'enfants ou autres à la Frontière est uniquement la faute des Démocrates et de leurs politiques migratoires pathétiques qui autorisent les gens à faire une longue randonnée en pensant qu'ils peuvent entrer illégalement dans notre pays. Ils ne peuvent pas. Si nous avions un Mur, ils n'essaieraient même pas ! Les deux enfants en question étaient très malades avant d'être confiés à notre Police aux Frontières. Le père de la petite fille a dit que ce n'était pas leur faute, il ne lui avait pas donné d'eau depuis des jours. La Police aux Frontières a besoin du Mur et tout cela cessera. Ils travaillent si dur & n'obtiennent que peu de mérite ! »
Le père de la petite Jakelin Caal a en effet déclaré que les policiers avaient correctement réagi face à l'état alarmant de sa fille, mais a en revanche nié le moindre manquement envers la fillette de 7 ans. Une autopsie réalisée sur le corps de Felipe Gomez Alonzo a démontré que le garçon de 8 ans décédé le 24 décembre souffrait de la grippe, mais des analyses approfondies doivent être réalisées pour vérifier si cette maladie a causé son décès, précise KGO-TV.
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