Quand Trump célèbre "une attaque contre un journaliste"
Le président américain Donald Trump a fait jeudi l’éloge d’un parlementaire qui avait brutalisé un journaliste en 2017 et a parlé avec légèreté de cette agression.
- Publié le 19-10-2018 à 09h08
- Mis à jour le 19-10-2018 à 08h31
:focal(1188x799:1198x789)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/CMJ25TXOC5HYFADYD2RTRXIRDE.jpg)
Greg Gianforte, qui représente l'État du Montana à la Chambre des représentants à Washington, avait eu en 2017 un différend avec un reporter du quotidien britannique The Guardian, Ben Jacobs, et il l'avait jeté à terre. Cette agression qui avait eu un retentissement national était survenue alors que le parlementaire était candidat à une élection partielle dans le Montana, un État du nord des États-Unis. Il avait été élu mais avait été condamné à six mois de prison avec sursis et 40 heures de travaux d'intérêt public.
Lire aussi >Trump déclare avoir un « instinct naturel pour la science»
Donald Trump, qui tenait jeudi un rassemblement électoral dans le Montana, a appelé à voter pour Greg Gianforte lors des élections de mi-mandat qui se tiennent en novembre. Il l'a décrit comme «un incroyable leader du Montana» et comme «l'une des personnes les plus respectées au Congrès». «Au fait, ne luttez jamais avec lui», a lancé le président dans une allusion à l'agression contre le journaliste. «Un type qui peut faire un body slam, c'est mon genre de type», a-t-il dit. Le body slam est un mouvement de catch qui consiste à soulever un adversaire et à le jeter au sol. Le milliardaire a poursuivi en racontant que lorsqu'il avait appris l'agression, il avait initialement pensé que l'incident allait nuire aux chances de Greg Gianforte d'être élu. «Et puis je me suis dit 'Attendez un peu, je connais bien le Montana, je crois que ça pourrait l'aider'. Et ça l'a aidé», a déclaré le président, acclamé par la foule.
Attaque contre le Premier Amendement
Le rédacteur en chef du Guardian pour les États-Unis, John Mulholland, a critiqué les propos du président américain. «Célébrer une attaque contre un journaliste qui ne faisait que son travail est une attaque contre le Premier Amendement commise par quelqu'un qui a prêté serment de le défendre», a-t-il déclaré. Le Premier Amendement de la Constitution américaine garantit la liberté de parole et la liberté de la presse.
Avec Belga