Quand Trump suggère à l'Espagne de construire un mur... le long du Sahara

Pour Donald Trump, «Le Sahara ne peut quand même pas être plus grand que [sa] frontière avec le Mexique».

La proposition a du mal à tenir la route : le mur serait construit sur un territoire qui n'est pas espagnol.
La proposition a du mal à tenir la route : le mur serait construit sur un territoire qui n'est pas espagnol. ©AFP or licensors

Si la construction d’un mur anti-immigration est envisageable aux États-Unis, ne pourrait-elle pas être imitée par l’Espagne ? Donald Trump, qui a mis la construction d’un mur en première ligne de sa campagne électorale, a sérieusement envisagé l’idée et a été jusqu’à la partager au ministre des affaires étrangères espagnol Joseph Borrell.

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Alors que l'Espagne est devenue le premier point d'arrivée des migrants de l'Union européenne, Donald Trump a voulu donner une «solution» à la péninsule ibérique.«La longueur du Sahara ne peut quand même pas être plus grande que notre frontière avec le Mexique», aurait ajouté le milliardaire new-yorkais face au scepticisme inattendu de la diplomatie espagnole. En réalité, primo : si, de plus de 2 000 kilomètres. Deuzio : l'Espagne ne comporte que deux enclaves en Afrique du Nord – Ceuta et Mellila – comme le rappelleThe Guardian.

Visions divergentes

L’événement a vraisemblablement eu lieu lors d’une visite royale espagnole à la Maison Blanche cet été. Joseph Borrell a raconté l’anecdote lors d’un déjeuner cette semaine, et celle-ci a été largement reprise par les médias espagnols.

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En outre, la construction d'un mur eut-elle été possible, le président américain aurait peiné à convaincre son interlocuteur. La position de Joseph Borrell sur l'immigration diverge en effet de celle de Trump. Ancien président du Parlement européen, le chef de la diplomatie espagnole a souvent condamné la politique de l'autruche européenne. En juillet, après que l'Espagne ait accepté d'accueillir le bateau Aquarius avec 629 migrants à son bord – ce dernier ayant été rejeté par l'Italie, suivie de Malte – le ministre avait déclaré «Nous parlons d'un pays avec 20 000 arrivées, nous sommes loin de la migration de masse». Il considère également les problèmes espagnols comme insignifiants en comparaison à ceux du Moyen-Orient et a dénoncé l'utilisation du terme même de «migration de masse» en Europe, affirmant que «nous minimisons le mot 'masse'».

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