L'ironie de Trump après le discours offensif de Barack Obama

Alors que Barack Obama l’a qualifié de «symptôme» d’une forme de désaffection pour la politique qui menace ses fondements mêmes, le président américain Donald Trump a trouvé «très bon» le discours offensif de son prédécesseur, mais il ne s’arrête pas là et choisit de lui répondre avec l’ironie qui le caractérise.

Publié le 09-09-2018 à 16h05
Mis à jour le 09-09-2018 à 16h25

Donald Trump. ©AFP or licensors

Vendredi, Barack Obama a dénoncé le mutisme des républicains face aux dérives de Donald Trump, dans un discours passionné visant à mobiliser les démocrates à l'approche d'élections législatives cruciales. «Qu'est-il arrivé au parti républicain ?», a lancé depuis l'Illinois l'ancien président américain, stigmatisant ces élus qui s'en tiennent à «de vagues déclarations de désapprobation quand le président fait quelque chose de scandaleux».

«Ils ne rendent service à personne en soutenant activement 90% des trucs fous qui viennent de cette Maison Blanche et en disant : 'Ne nous inquiétez pas, on évite les 10% restants'», a-t-il martelé, accusant son successeur de «capitaliser sur la peur». Alors qu'il avait jusqu'ici soigneusement évité de s'attaquer nommément au milliardaire, Barack Obama a donc décidé d'ôter les gants.

Ce n'est pas comme cela que notre démocratie doit fonctionner.

Après avoir évoqué la tumultueuse semaine que vient de vivre Donald Trump marquée par la publication d'une tribune dans laquelle un membre de l'administration Trump évoque l'existence d'une « résistance » au sein de la Maison Blanche, l'ex-président démocrate de 57 ans a dénoncé l'idée selon laquelle «tout ira bien parce» qu'il y a des gens au sein de la Maison Blanche qui, secrètement, ne suivent pas les ordres de l'occupant du Bureau ovale. «Ce n'est pas comme cela que notre démocratie doit fonctionner !», a déclaré Barack Obama, dans une allusion aux récentes révélations faites par le journaliste d'investigation Bob Woodward dans un livre qui décrit un président colérique, inculte, en permanence «contourné» par son équipe qui tente d'éviter le pire.

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Un appel au vote

Après avoir tiré un sombre portrait de la politique américaine actuelle, l'ancien président des Etats-Unis a tenu à exprimer son espoir face à la mobilisation en cours. «Dans cette noirceur politique, je vois un réveil des citoyens à travers le pays», a-t-il déclaré, lançant un appel à tous les démocrates à se rendre aux urnes lors des élections législatives de novembre. «Vous devez voter car notre démocratie dépend de vous».

«Si vous pensez que les élections n'ont pas d'importance, j'espère que les deux années écoulées ont modifié votre perception», a-t-il martelé. «Vous devez faire davantage que retweeter des hashtag, vous devez voter».

Pour Barack Obama, l'ex-magnat de l'immobilier n'est en définitive que le «symptôme» d'une crise profonde et dangereuse, une forme de désaffection pour la politique qui menace ses fondements mêmes, synthétise AFP cité par nos confrères de Paris Match. «La plus grande menace pour notre démocratie n'est pas Donald Trump (…), c'est l'indifférence, le cynisme», a-t-il lâché dans un discours très applaudi.

La réponse de l’intéressé

L’ancien président américain n’a pas caché son intention de s’impliquer dans la campagne pour soutenir les démocrates dans les élections à venir. Il sera en Californie samedi et dans l’Ohio jeudi pour soutenir les candidats de son camp. En jeu lors des élections du 6 novembre : les 435 sièges de la Chambre des représentants, un tiers de ceux du Sénat et les postes de gouverneur dans 36 Etats.

Face au discours offensif de son prédécesseur, Donald Trump a choisi l'ironie, en déclarant lors d'un meeting : «Je l'ai trouvé très bon – très bon pour s'endormir. Je pense qu'il essayait de s'attribuer un peu le mérite pour cette chose incroyable qui se passe dans notre pays«.