Trump accuse l'Allemagne d'être "contrôlée par la Russie", Merkel répond
Présent en Belgique pour le sommet de l'Otan, Donald Trump n'a pas mâché ses mots envers l'Allemagne, «complètement contrôlée par la Russie» selon lui.
La Rédaction- Publié le 11-07-2018 à 19h54
:focal(995x671:1005x661)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/6Q2KODFCTJHRDIOAQR5X4AJ2PQ.jpg)
Présent en Belgique pour le sommet de l'Otan, Donald Trump n'a pas mâché ses mots envers l'Allemagne, "complètement contrôlée par la Russie" selon lui.
Echanges tendus au sommet de l'Otan.Au lendemain de son arrivée à Bruxelles, Donald Trump est passé à l'offensive, s'attaquant surtout à l'Allemagne, avec pour origine de sa colère sa volonté de voir les Européens augmenter leurs dépenses militaires au sein de l'Alliance atlantique. Il a accusé l'Allemagne d'être "complètement contrôlée par la Russie" car elle paie "des milliards de dollars pour ses approvisionnements en énergie", "et nous devons payer pour la protéger de la Russie", a-t-il lancé lors d'un petit-déjeuner avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. "Comment expliquer cela ? Ce n'est pas juste", a-t-il martelé.
Lire aussi >Melania Trump à Bruxelles : Le retour de son sosie ?
Autre objet de sa colère, le projet de doublement du gazoduc Nord Stream, reliant directement la Russie à l'Allemagne. "Et l'ancien chancelier allemand est le patron de l'entreprise de pipelines qui fournit le gaz. Au final, l'Allemagne va avoir 70% de son pays contrôlé par la Russie, avec du gaz naturel. Donc dites moi si c'est convenable. Je m'en plains depuis que je suis arrivé, cet accord n'aurait jamais dû arriver, mais l'Allemagne est totalement contrôlée par la Russie. Car ils obtiennent 60 à 70% de leur énergie de la Russie et du nouveau gazoduc. [...] Je pense que c'est une mauvaise chose pour l'Otan".
"L'Allemagne fait aussi beaucoup pour l'Otan", répond Merkel
Des paroles qui ont entraîné une réponse immédiate, puisqu'il a été annoncé qu'un entretien aurait lieu dans la journée entre Donald Trump et Angela Merkel. Entre temps, la chancelière allemande a répondu au président américain : "Nous pouvons mener nos propres politiques, nous pouvons prendre des décisions indépendantes. [...] J'ai moi-même vécu dans une partie de l'Allemagne occupée par l'Union soviétique. Je suis très heureuse que nous soyons aujourd'hui unis, dans la liberté, en tant que République fédérale d'Allemagne. Nous pouvons par conséquent mener nos propres politiques, nous pouvons prendre des décisions indépendantes". Quant aux dépenses militaires, elle a ajouté : "L'Allemagne fait aussi beaucoup pour l'Otan. Nous sommes le deuxième plus grand fournisseur de troupes, nous mettons la plupart de nos capacités militaires au service de l'Otan".
Lire aussi >Trump s'attaque maintenant aux immigrés dans l'armée américaine
D'autant que ce n'était pas la première provocation de Donald Trump. Avant de quitter la Maison-Blanche, le président américain avait déclaré que son entretien prévu avec Vladimir Poutine, le 16 juillet, "pourrait être le plus facile de tous", après le sommet de l'Otan et son déplacement au Royaume-Uni. "Nous avons beaucoup d'alliés. On ne peut pas abuser de nous. L'Union européenne ne peut pas abuser de nous. Nous avons perdu 151 milliards de dollars dans le commerce (avec l'UE) l'année dernière. Et en plus de ça, nous dépensons au moins 70% pour l'Otan et franchement ça les aide plus que nous", avait-il ajouté, attaquant de front ses alliés. Cela avait irritéle président du Conseil européen Donald Tusk : "Chère Amérique, considérez mieux vos alliés, après tout vous n'en avez pas tant que ça".
© 2023 Paris-Match France. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Paris-Match France. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de Paris-Match France.