La Syrie, un champ de bataille pour Donald Trump et la Russie
Dans un tweet publié ce mercredi sur son compte officiel, Donald Trump a évoqué «les pires relations avec la Russie depuis la Guerre Froide» et annoncé son intention de bombarder la Syrie. Une menace à laquelle Moscou n’a pas tardé à répliquer, alors que la Syrie semble devenir plus que jamais un cataclyste aux tensions entre la Maison Blanche et le Kremlin.
- Publié le 11-04-2018 à 14h55
- Mis à jour le 11-04-2018 à 14h34
:focal(1019x689:1029x679)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/ABIRWKHZZVBAZBU3M4B5RODO7I.jpg)
Comme souvent, quand il s'agit du 45e Président desÉtats-Unis, tout a commencé par une tirade sur Twitter. «La Russie jure d'abattre n'importe quel missile tiré sur la Syrie. Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et 'intelligents!' Vous ne devriez pas vous associer à un Animal qui Tue avec du Gaz, qui tue son peuple et aime cela»a-t'il d'abord tweeté. Avant d'asséner le coup de grâce quelques heures plus tard, affirmant que les relations entre Washington et Moscou sont au plus bas.
Soulignant que la relation desÉtats-Unis et de la Russie n'ont jamais été pires, «Guerre Froide incluse», Donald Trump a rappelé qu'il n'y avait «pas de raison pour ça. La Russie a besoin de notre aide pour son économie, quelque chose qui serait très simple à mettre en place, et nous avons besoin que toutes les nations collaborent. Arrêtons la course à l'armement ?«. Une requête qui a été ignorée par Moscou, probablement eû égard au fait que seulmeent quelques heures auparavant, Donald Trump promettait une pluie de missile sur la Syrie, alliée historique de la Russie.
Lire aussi > L’UE, la Russie et le jeu dangereux du chat et de la souris
Plutôt que Twitter, c’est sur Facebook que Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a choisi de répondre.
Les missiles intelligents doivent voler en direction des terroristes, et non pas en direction du gouvernement légitime, qui lutte depuis plusieurs années contre le terrorisme international sur son territoire.
Maria Zakharova
Et la diplomatie russe de remettre en question dans la foulée les véritables motifs d'un bombardement occidental en Syrie. Si Donald Trump a promis des frappes sur le pays, c'est en effet en réponse à une attaque chimique présumée du régime syrien dans la région rebelle de Douma. Une attaque que conteste le régime de Bachar al-Assad, et au sujet de laquelle une enquête est actuellement en cours. De quoi pousser Maria Zakharova à demander si «l'idée serait-elle d'effacer rapidement les traces de provocations par des frappes de missiles intelligents, et les inspecteurs n'auront plus rien à trouver en termes de preuves». En attendant, la Guerre Froide semble décidément se réchauffer entre les deux frères ennemis, qui ont déplacé pour l'occasion le conflit en Syrie.
Déploiement US en Syrie
Selon le journal américain Stars and Stripes, qui cite un communiqué diffusé par la Navy, un groupe aéronaval US conduit par le porte-avions Harry S. Truman a quitté ce mercredi sa base de Virginie pour mettre le cap sur la Méditerranée. Un convoi fort de 6 500 marins qui comprend notamment un croiseur et quatre destroyers, et une déclaration de force à laquelle la Russie ne manquera certainement pas de répondre.