À l'ONU, les États-Unis ont voté contre une résolution condamnant la peine de mort pour l'homosexualité

L’ONU a adopté une résolution contre l’usage injustifié de la peine de mort contre les femmes, les personnes handicapées, sur base de critères ethniques et contre les homosexuels. Parmi les opposants, on retrouve l’Arabie Saoudite, la Chine, l’Iraq mais aussi les États-Unis.

Marise Ghyselings
Nikki Haley, l'ambassadrice américaine à l'ONU, et le président américain Donald Trump.
Nikki Haley, l'ambassadrice américaine à l'ONU, et le président américain Donald Trump. ©AFP or licensors

L’administration Trump se prend une nouvelle fois les foudres des activistes LGBT. Les États-Unis ont en effet voté vendredi 29 septembre contre la résolution de l’ONU punissant la peine de mort pour l’homosexualité, rejoignant ainsi l’avis de 12 autres pays : le Bangladesh, l’Égypte, la Chine, le Burundi, le Botswana, l’Inde, le Japon, le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, l’Irak et l’Éthiopie.

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Malgré ces 13 oppositions, la résolution est tout de même passée avec 27 votes pour et 7 abstentions. Elle condamnait « l'imposition de la peine de mort en tant que sanction pour des formes spécifiques de conduite, telles que l'apostasie, le blasphème, l'adultère et les relations consensuelles entre personnes de même sexe », rapporte The Independent. Mais également son application arbitraire ou discriminatoire à l'encontre des femmes, des personnes handicapées ou sur base de critères ethniques. C'est un vote historique puisque c'est la première fois qu'une telle résolution fait mention explicitement des relations entre des personnes du même sexe.

«Ces lois horribles doivent se terminer»

Il existe six pays dans le monde où la peine de mort est appliqué à des homosexuels : l'Iran, l'Arabie Saoudite, le Soudan, le Yémen, le Nigeria et la Somalie. Huit si les territoires occupés par l'État Islamique, l'Iraq et la Syrie sont pris en compte, rapporte le journal britannique. «Il est déraisonnable de penser que des dizaines de millions de personnes vivent dans des États où quelqu'un peut être exécuté simplement à cause de qui ils aiment », a déclaréRenato Sabbadini, le directeur de l'Association internationale des lesbiennes, gay, bisexuel, transexuel et intersexués (ILGA). «C'est un moment monumental où la communauté internationale a souligné publiquement que ces lois horribles doivent simplement se terminer ».

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Pour la peine de mort, tout court

«Alors que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a passé cette étape cruciale, l'administration Trump/Pence n'a pas montré de leadership sur la scène mondiale en ne défendant pas cette mesure critique, a déclaré Ty Cobb, le directeur de la campagne globale des droits de l'Homme, dans un communiqué. Le mépris flagrant de cette administration pour les droits de l'homme et les vies LGBTQ dans le monde entier est au-delà de la honte ».

Mais d’après Buzzfeed, ce n’est pas cette résolution en particulier qui pose problème pour les États-Unis. Ce pays a toujours défendu la peine de mort, qui est légal dans 31 États sur 50, et n’a jamais défendu une résolution de l’ONU qui la condamnait. En 2014, les États-Unis, sous la présidence d’Obama, se sont abstenus, même si cette résolution ne contenait pas encore la précision sur l’homosexualité.

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