Le leitmotiv de la Reine Paola : Albert est sa priorité

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« Qui n’a pas rêvé d’aimer et d’être aimé jusqu’au dernier jour ? »
« Qui n’a pas rêvé d’aimer et d’être aimé jusqu’au dernier jour ? » ©Frederic Andrieu / Bestimage

Le 17février dernier, à l'entrée de Notre-Dame de Laeken où la famille royale va assister à la messe annuelle donnée en mémoire des siens, la reine Paola, devant la foule réunie, a un geste spontané: à peine sortie de la voiture qui l'a amenée jusqu'à l'église, elle se précipite vers son époux, le roi AlbertII, un peu affaibli, pour lui donner la main et l'aider à avancer en toute sécurité. Tout au long de la cérémonie, elle n'aura d'yeux que pour l'homme de sa vie. Comme pour le soutenir, comme elle l'a toujours fait. Un proche nous dit: « Elle fait passer Albert avant tout. Elle est touchante. Sa priorité est son mari. »

Le passé récent l’a confirmé. Malgré le désir de ses collaborateurs de la voir poursuivre ses missions, Paola a choisi de transmettre toutes ses fonctions officielles pour vivre une dernière vie complice avec son époux. Elle a légué les commandes de sa fondation, à laquelle elle tenait pourtant énormément, à la princesse Claire. Elle a transmis la présidence de l’association Missing Children Europe à la reine Mathilde. « Elle aurait pu poursuivre ses activités à distance, mais la Reine a toujours tout fait à 100%.

Au fond d'elle-même, elle reste une Italienne passionnée. Pas question de brider sa volonté d'être entière », nous dit-on encore. Grande dame aussi parce que sa décision a été dictée par des sentiments personnels profonds. « Je ne peux parler à sa place, mais j'ai envie de vous dire ceci: au fond d'elle-même, elle veut rendre à Albert ce qu'il lui a donné. Ils se sont toujours aidés mutuellement », explique encore notre témoin. Le regretté producteur Bernard deLaunoit, président et CEO de la Chapelle musicale Reine Elisabeth, nous l'avait dit également, lui qui avait une profonde admiration pour Paola: « C'est une femme vraie, passionnée et authentique. Elle n'a jamais rien renié. Albert est l'homme de sa vie. » Et elle le montre plus encore aujourd'hui, toujours à ses côtés pour le seconder.

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Photonews ©www.SplashNews.com 2023

C'est dans ce contexte qu'arrive la série sur leur fils Laurent, que s'apprête à diffuser Canvas. « Pourquoi revenir avec cela ? », demande un proche. « Le Roi a 88 ans et Paola 85 ans. Ils ont bien d'autres soucis – qu'on les laisse vivre en paix ! » Dans « Paola, côté jardin », diffusé il y a treize mois par la RTBF, la Reine s'était exprimée sur ces années difficiles. « C'est dommage qu'on ne puisse pas répéter les choses. Je comprends combien il est important de donner de l'affection. Je ne savais pas, je cherchais ma vie. On ne devient pas parents comme ça, du jour au lendemain, ce n'est pas possible. »

La princesse Astrid s'était également confiée et, d'une certaine façon, ses phrases apparaissent aujourd'hui comme une forme de réponse au document sur son frère Laurent. « Ce n'est un secret pour personne, nous avons connu des difficultés durant notre enfance. J'ai toujours eu un grand amour pour mes parents, énorme malgré ces difficultés. J'admire beaucoup maman parce que, dans tous les moments difficiles, elle a été extraordinaire. Jamais elle n'a dit du mal de quelqu'un. Je l'aime énormément et je suis très attachée à elle. »

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Même le roi Philippe, pour la caméra de Nicolas Delvaulx, était revenu sur le passé: « Je suis fier de voir mes parents heureux ensemble. Enfants, nous avons été les témoins de choses difficiles. Cela a été difficile pour toute la famille. On en a tous beaucoup souffert, mais aujourd'hui, vous êtes heureux. C'est quand même une victoire aussi. Il faut le vouloir, c'est courageux, ça ne se fait pas tout seul. La réconciliation et le pardon sont ce qu'il y a de plus difficile et de plus grand. Je suis convaincu que vous vous êtes toujours aimés, même quand ce fut compliqué. »

À la lumière des derniers événements, les paroles du réalisateur Nicolas Delvaulx méritent qu’on y revienne : on ne peut s’empêcher de penser à sa propre vie. Il faut se rendre compte de ce que vivent réellement les souverains. De cette obligation, de par leur naissance, leur mariage, de faire don de leur personne au pays.

Cette obligation, aussi, de ne jamais s'exprimer. Quel autre Belge vit cela ? « C'est également une vie sur un échiquier perpétuellement en mouvement. Une vie bascule, une autre s'éteint, se crée ou s'effondre sans que jamais la personne intéressée n'ait eu vraiment le choix. Mais en définitive, comme le dit la Reine, la sagesse est de s'en accorder et d'aller de l'avant. »

©Bert Van Den Broucke / Photonews
Bert Van Den Broucke / Photonews ©BVB

Et de poursuivre, surtout: « Ne sommes-nous pas tous des Paola ? Sommes-nous maîtres de notre destin ? Ne faisons-nous pas tous notre possible pour trouver l'amour sincère, la liberté, et pour donner un sens à notre vie ? C'est une vie identique, dans son fondement, à ce que nous connaissons et, à la réflexion, cette histoire est une très belle histoire d'amour. Elle a commencé comme un conte de fées, puis Paola a connu des épreuves difficiles et, enfin, heureusement, sa vie aujourd'hui se poursuit dans la sérénité de l'amour retrouvé. »

Une image nous reste en tête: celle du couple royal, vu de dos, qui s'avance en se tenant le bras. Comme s'il marchait soudé vers l'avenir, envers et contre tout. « Sans doute, dans la vie de la femme Paola, il y a un peu de la nôtre, un peu de chacun d'entre nous, un peu de nos espoirs face au temps qui passe et à l'aspect inéluctable de la vie », expliquait encore Bernard deLaunoit. Des paroles qui, avec le recul, prennent un caractère fort émouvant : cet homme formidable est décédé le 23 mars dernier. « L'amour jusqu'au bout. Le véritable amour, transformé et solidifié par les épreuves. Quand l'horloge de l'existence semble douloureusement s'accélérer, qui n'en rêve pas ? » s'interrogeait encore Bernard.

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