Brigitte Bardot et Paris Match, une histoire d’amour

À la une du n° 99 de Paris Match, en février 1951, sourit une adorable ingénue, une adolescente qui n'a encore tourné aucun film. On ne découvre son nom qu'en page 36, sous les recettes de cocktails végétaux données par le nutritionniste Gayelord Hauser : « Le teint de jeune fille de notre couverture est celui de Brigitte Bardot, 16 ans ». Inconnu mais lumineux, bouleversant de fraîcheur et de beauté, son visage est un symbole. Celui de la jeunesse de France qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, regarde l'avenir avec un mélange de candeur et d'effronterie. Bonne pioche ! Devenue l'amoureuse d'un de nos reporters, Roger Vadim, Brigitte Bardot sera bientôt la « petite fiancée » de Paris Match tout entier. Notre journal la suivra pas à pas dans son ascension vers la célébrité, et jamais elle n'oubliera ce compagnonnage affectueux : c'est pour Match qu'elle fera ses plus belles photos, c'est à Match qu'elle accordera ses meilleures interviews.

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Comment lui en vouloir de ses bouderies ? La moue lui sied si bien ! Aussi, malgré quelques chamailleries, quelques différends, demeurera-t-elle toujours notre fétiche: en sept décennies, elle ne figurera pas moins de 42 fois en couverture, plus que n'importe quelle autre actrice française ou étrangère. Placée sous le signe d'une indéfectible fidélité, l'histoire de Match et Bardot est bien davantage qu'une banale histoire d'amitié : c'est une histoire d'amour, avec tous les tiraillements, tous les déchirements et, surtout, tous les bonheurs intenses qu'elle peut impliquer…

Jamais notre tendresse et notre confiance ne lui seront mesurées. Nous soutiendrons inconditionnellement ses choix sentimentaux, ses foucades, ses chemins de vie et même, parfois, ses errements. Quand les tartuffes se scandaliseront de la franchise de ses mœurs, nous applaudirons leur insolente modernité. Quand, en 1973, au faîte de sa célébrité, elle décidera au grand dam de ses admirateurs d’abandonner le cinéma, nous défendrons son droit à la simplicité, à la sérénité, à la liberté. Son droit, tout simplement, d’être à sa guise une femme comme une autre.

Quand elle partira en guerre contre la maltraitance des animaux, nous serons à ses côtés et l'aiderons de toutes nos forces dans son combat généreux. Et quand elle prendra publiquement des options politiques qu'il nous sera impossible d'approuver sans réserve, nous nous garderons de nous mêler au chœur haineux de ses contempteurs : nous lui laisserons la parole afin qu'elle s'explique et donne la raison, fût-elle déraisonnable, de ses prises de position. Nous l'aimons trop pour ne pas lui garder intacts notre confiance et notre attachement. Rien ni personne ne saurait ternir l'éblouissement que nous continuons de ressentir devant celle qui, à nos yeux, reste pour l'éternité le plus diablotin des anges et le plus angélique des diablotins.

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Le temps ne fait rien à l'affaire. Inaltérables, indémodables, le charme et l'éclat de Brigitte appartiennent à la légende. Sur toute la planète, ses initiales B.B., sont définitivement synonymes de grâce malicieuse et de sex-appeal. Quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise, quoi qu'elle devienne, quoi qu'elle revendique, elle est à tout jamais la petite fiancée de Paris Match.

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