Boire, sublimer et fliquer : Charlotte Gainsbourg raconte son père
Alors qu'elle s'apprête à ouvrir le prochain Festival de Cannes avec «Les Fantômes d'Ismaël», film d'Arnaud Desplechin dans lequel elle joue aux côtés de Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg est revenue sur son enfance parfois douloureuse aux côtés de son paternel légendaire.
La RédactionPublié le 15-05-2017 à 09h36 - Mis à jour le 17-05-2017 à 20h01
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Alors qu’elle s’apprête à ouvrir le prochain Festival de Cannes avec Les Fantômes d’Ismaëld’Arnaud Desplechin, dans lequel elle joue aux côtés de Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg est revenue sur son enfance parfois douloureuse aux côtés de son paternel légendaire.
Charlotte Gainsbourg est une de ces « filles de » qui n’a pas eu le choix de grandir sous les feux des projecteurs. Son père, légende sulfureuse de la chanson française, a voulu dès son plus jeune âge l’exposer aux yeux du monde, notamment à travers ses projets artistiques.
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Alors qu'elle n'était âgée que de 15 ans, Charlotte Gainsbourg a collaboré avec son père sur l'album et le film Charlotte For Ever. Des opus polémiques qui n'ont pas seulement laissé des traces dans la mémoire du public mais aussi dans celle de l'actrice. « Il me faisait aller trop loin, faire des choses qui me gênaient.C'était difficile. Je faisais la tête sur les couvertures de journaux, je ne voulais faire aucun effort, c'était ma manière de me préserver. Il ne comprenait pas que ça ne me plaise pas alors qu'il achetait les journaux pour voir si on parlait de lui », s'est-elle souvenue dans les colonnes de M, le magazine du Monde.

Outre cette douloureuse surexposition médiatique, Charlotte Gainsbourg a souffert des vices de son père et notamment de son alcoolisme. « Nous avons vécu ensemble le temps du tournage. C'était compliqué, j'aime mon père plus que tout, mais j'ai eu tellement de mal à me faire une vie. Il était saoul en permanence, c'est éprouvant à vivre pour une enfant. En public, c'était difficile. Je me transformais en flic sur le tournage, je guettais les écarts », a-t-elle raconté.
Une image contrôlée
Dès les premiers pas de sa fille devant les objectifs, Serge Gainsbourg a cherché à l'aiguiller, à la magnifier comme Jane Birkin avait pu le faire pour lui. Poses, regards, tout était étudié pour se créer une image : « De vrais diktats. Il avait tellement étudié sa propre image. Ma mère avait été la première à poser un regard sur lui en lui expliquant qu'il était plus beau avec une barbe de deux jours, des cheveux plus longs, surtout pas coupés derrière les oreilles comme auparavant. Il avait tellement souffert, jeune, d'une prétendue laideur. Les femmes le trouvaient, semble-t-il, excessivement laid. Une fois qu'il a trouvé un uniforme – je tends moi aussi à chercher des uniformes –, il avait établi une manière d'être», a-t-elle expliqué, prenant du recul sur ces années marquantes.
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