Sous les cocotiers béliziens, les Copolla ont trouvé leur havre de paix

C’est dans ce petit pays d’Amérique centrale que le réalisateur a lancé sa deuxième carrière : hôtelier. Pas un hasard. Entre le paradis et l’île déserte, le Belize regorge de trésors qu’on ne trouve pas à Hollywood. Le calme et une mer turquoise, par exemple…

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Belga © Trish Drury / DanitaDelimont.com - creative.belgaimage.be

Harassépar l’agitation hollywoodienne, le réalisateuraméricain s’est retiré avec sa famille sur les plages de Belize, entre le Mexique et le Guatemala. Dans ce petit coin de paradis, Francis Coppola a commencé sa nouvelle carrière d’hôtelier.

D'après un article PARIS MATCH FRANCE de Romain Clergeat

On ne parle jamais de lui. D’ailleurs, personne ne sait où se situe le Belize. Demandez autour de vous : la plupart le placent en Amérique du Sud, d’autres en Océanie, certains le voient même en Asie. Or, cette petite bande de terre d’Amérique centrale, longue de 380 kilomètres, enclavée entre le Mexique, le Guatemala et le Honduras, est un éden fabuleux. D’un côté, la mer des Caraïbes. De l’autre, une forêt tropicale qui regorge de grottes mystérieuses, de sentiers de randonnée uniques au monde et d’une biodiversité à couper le souffle. C’est le seul pays à posséder une réserve de jaguars.

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Si on y arrive après avoir séjourné dans les pays hispaniques alentour, on est frappé par le contraste. Au nord (et au sud) on parle espagnol et on adore les mariachis. Sitôt à Belize City, on se croirait à Los Angeles. Tous les habitants parlent anglais.

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Le Belize n'évoque rien à personne mais, si l'on creuse un peu, on se rend compte que l'on sait deux ou trois choses. Prenez la plus grande île, Ambergris Caye, par exemple : « Last night I dreamt of San Pedro (…), la Isla Bonita… » Ça ne vous rappelle rien ? San Pedro est la principale agglomération d'Ambergris et Madonna avait succombé à son charme. D'une manière générale, et les îles en face de la côte en particulier, le Belize n'est pas Cancun. C'est même un gros mot ici. Pas de méga-complexes hôteliers ni de buildings défigurant le paysage. Les voitures sont interdites. On se déplace en voiturette de golf et on rentre pieds nus dans les bars et les restaurants… L'autre raison pour avoir entendu parler de cet endroit se situe plus au sud, sur la péninsule de Placencia. Face à la deuxième plus grande barrière de corail, après celle d'Australie, commence le territoire d'un (très) célèbre réalisateur hollywoodien. Depuis une dizaine d'années, Coppola est davantage connu comme hôtelier. Et c'est ici que sa nouvelle carrière a commencé. Au début des années 1980, exsangue au sortir du tournage d'« Apocalypse Now » et fatigué de la frénésie hollywoodienne, Francis Ford Coppola cherche un refuge. Un havre de paix isolé, mais pas trop loin de Los Angeles.

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« Même comparé aux Philippines, où je venais de passer un an dans la jungle, le Belize donnait le sentiment d’être vraiment hors du monde », expliqua-t-il. Il y tombe amoureux d’un vieux lodge abandonné où séjournaient des Anglais qui partaient chasser le jaguar. C’est le coup de foudre. Blancaneaux devient le refuge des Coppola, où le clan, y compris sa sœur, Talia Shire (« Adriaaaane ! » dans « Rocky »), et son neveu, Nicolas Cage, viennent se reposer. Dix ans plus tard, les affaires cinématographiques sont moins florissantes et Coppola décide de transformer sa résidence secondaire en hôtel ouvert au public. Le Blancaneaux est au cœur de la jungle luxuriante, il « équilibre » son projet en rachetant un petit hôtel sur la plage, non loin d’un village de pêcheurs : Placencia, 800habitants les soirs de cohue.

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Il transforme le cabanon sur la plage en une vingtaine de villas à la balinaise, où il reçoit comme chez lui. Ce n’est pas un vain mot, puisqu’il y séjourne régulièrement et accueille les clients, stupéfaits, le soir au restaurant. Lui et sa femme se sont réservé une villa au style bohémien balinais, que l’on peut louer. Le Turtle Inn porte bien son nom. Au Belize, ce sont les tortues de mer qu’il faut éviter. Au Turtle Inn, Coppola n’a pas créé un Planet Hollywood. Martin Krediet, le manager, l’a baptisé « la barefoot elegance » (« l’élégance nu-pieds »). Pas d’affiches du « Parrain » ni d’Oscars. Tout est raffiné. Au lever, comme au coucher du soleil, on a le sentiment que c’est son directeur de la photographie qui a orchestré la lumière. Le soir, c’est « Apothéose Now ». Particulièrement au restaurant italien. Coppola y supervise le choix du cuisinier et ça se retrouve dans l’assiette : les meilleures pâtes d’Amérique centrale, à n’en pas douter.

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« On vante toujours d’autres pays que le nôtre pour les vacances », sourit Betty qui tient le Barefoot bar de Placencia où passent la plupart des locaux. « Et tant mieux. On ne veut pas finir comme Cancun ! C’est le paradis et on ne veut pas que ça change. » Avant d’enfoncer le clou avec la devise locale : « You Better Belize it ! »

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