Dramatique, les Belges mangent chaque année l'équivalent d'une carte bancaire en plastique

Trois quarts des Belges sont convaincus de la nocivité des microplastiques pour leur santé, ressort-il d’une enquête réalisée à la demande de l’ABSL River Cleanup et publiée jeudi.

Une étude édifiante.
Une étude édifiante.

Plus d’un millier de Belges âgés de 16 à 65 ans ont été sondés fin janvier par Ipsos et il en ressort que la pollution plastique les inquiète. Ainsi, 61% des répondants citent cette problématique parmi les trois principaux problèmes environnementaux ayant le plus grand impact sur notre société, expose River Cleanup, qui veut lutter contre la prolifération du plastique dans les océans. Seule la pollution de l’air préoccupe davantage de sondés (70%) tandis que la pollution de l’eau est citée par 61% de l’échantillon.

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Si la majorité des répondants (53%) ignore ou ne sait pas exactement ce que sont les microplastiques, une fois qu’ils ont compris le terme, trois quarts se disent convaincus qu’ils sont nocifs pour leur santé, ajoute encore River Cleanup.

L'association souligne que selon une étude de l'Université d'Amsterdam, les microplastiques prolifèrent dans nos corps, étant présents dans l'alimentation, les bouteilles d'eau et dans l'air. «Nous consommons jusqu'à 5 grammes de microplastiques par semaine, soit l'équivalent d'une carte bancaire», s'alarme River Cleanup. «L'accumulation de plastique peut entraîner une inflammation chronique. Si les particules sont suffisamment petites, elles peuvent pénétrer profondément dans nos tissus», prévient l'association.

Peut-on changer la donne ?

Pourtant, un Belge sur trois (un sur deux chez les jeunes) pense ne pas pouvoir agir contre la pollution plastique, révèle également l’enquête.

«C'est une occasion manquée», commente, dans un communiqué, le fondateur de River Cleanup, Thomas de Groote, qui se montre toutefois optimiste. «Les chiffres de l'enquête sont porteurs d'espoir. Pas moins de 62% des Belges sont prêts à modifier activement leur comportement» pour réduire cette pollution et l'utilisation du plastique à la maison et au travail.

Il faut dire que les habitudes des Belges ne sont pas encore optimales alors que selon le sondage, 28% des répondants admettent ne pas trier les PMC (emballages plastiques, métalliques et cartons à boisson) au travail et 8% ne le font jamais.

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Une obligation de tri des déchets est pourtant en vigueur en Belgique, qui affiche également un bon taux de recyclage des PMC (89,5% selon les derniers chiffres de la Commission interrégionale de l’emballage, cités par River Cleanup). L’ASBL plaide cependant avec force pour la réduction de l’utilisation des matériaux plastiques, alors que leur taux de recyclage n’est que de 46,1% et celui des cartons à boisson est de 58,3%.

L’enquête révèle en outre que 22% des Belges jettent des déchets sauvages (mégots de cigarette, chewing-gum, emballages en plastique, canettes…), et que deux sur trois achètent de l’eau en bouteille en plastique.

Boire l’eau du robinet, utiliser une tasse de café réutilisable, acheter autant que possible en vrac ou en grande quantité, privilégier les blocs de savons et le shampooing solide font partie des nombreuses recommandations de l’ASBL pour réduire sa consommation de plastique au travail et chez soi. Cela permet également d’économiser jusqu’à 1.200 euros par an, estime-t-elle.

Par Belga

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