Fin de la COP 26 : Entre déception et urgence climatique

De nombreuses ONG ont exprimé leur déception à l’issue de la COP26, mais estimant tout de même qu’il est encore possible de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

Alok Sharma, le président de la COP 26, a été ému aux larmes après un changement de dernière minute concernant le charbon.
Alok Sharma, le président de la COP 26, a été ému aux larmes après un changement de dernière minute concernant le charbon.

Au terme d’intenses tractations, les 200 pays réunis à Glasgow (Ecosse) pour la COP26 ont convenu samedi soir d’accélérer les efforts pour réduire le recours au charbon comme source d’énergie, revoir les engagements climatiques à la hausse d’ici l’année prochaine pour 2030 et doubler le financement de l’adaptation afin de garder un espoir d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat.

Si ces résultats sont substantiels, ils ne répondent pas suffisamment à l'urgence climatique et aux besoins des pays pauvres, premières victimes des dérèglements du climat, selon des ONG qui restent largement sur leur faim. Pour Greenpeace, le «fragile et faible accord final» n'offre «aucune réponse à une crise climatique déjà menaçante». Le WWF reconnait que «des progrès ont été réalisés», mais déplore des «décisions faibles dans un certain nombre de domaines importants, notamment l'adaptation au changement climatique, les pertes et dommages qu'il engendre et le financement climatique» des pays développés, historiquement responsables du réchauffement climatique, aux pays pauvres.

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Des mesures trop timides

Le «Pacte de Glasgow» prévoit un doublement, d’ici 2025, du financement climat international pour l’adaptation des pays du Sud aux conséquences du dérèglement climatique. Mais sur le financement climat en général, aucun objectif chiffré n’a encore été fixé pour l’après-2025 alors que les pays développés ont échoué à remplir leur promesse d’atteindre 100 milliards de dollars annuels en 2020.

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Concernant le charbon, nouvelle déception. Alors que le texteappelait à accélérer les efforts pour mettre fin au charbon(«phase out»), le terme a finalement été changé en dernière minute pour une «fin progressive du charbon» («phase out»). Une modification soutenue par l'Inde et l'Iran, mais profondément décriée par la Suisse, l'Union européenne etplusieurs États insulaires, comme les Iles Marshall ou Fidji.

«Nous exprimons notre profonde désapprobation face à cette formulation affaiblie», s'est insurgée la conseillère fédérale suisse Simonetta Sommaruga.«La richesse de l'Europe s'est construite sur le charbon mais nous savons que le charbon n'a pas d'avenir. L'Union européenne est déterminée à travailler, avec ses partenaires, à la sortie du charbon», a martelé, pour l'UE, le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. «C'est une déception mais cela ne doit pas nous arrêter.»

Cependant, les ONGsoulignent la possibilité de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. «Mais la fenêtre se referme rapidement, il est donc temps pour les dirigeants et dirigeantes du monde entier de tenir toutes leurs promesses pour garantir l'avenir que nous voulons et méritons toutes et tous», conclut le WWF.

Avec Belga

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