Après le suremballage, le coup de gueule contre les fraises d'hiver dans les supermarchés

Après le coup de gueule contre la surconsommation de plastique chez Delhaize, les internautes épinglent maintenant l’enseigne pour sa proposition de fruits, un peu trop variée pour l’hiver.

La fraise est un fruit qui doit être consommé entre les mois de mai et septembre.
La fraise est un fruit qui doit être consommé entre les mois de mai et septembre.

Des fraises, des myrtilles et des framboises en hiver… ça vous choque? C’est en tout cas ce que proposent les supermarchés: un grand choix de fruits et légumes, peu importe la saison. Alors que la population se conscientise de plus en plus, et notamment en ce moment avec les marches pour le climat, les consommateurs réfléchissent à une manière différente de consommer.Il y a quelques semaines, les clients de Delhaize se plaignaient déjà de la surconsommation de plastique, tout ça pour un événement marketing. Aujourd’hui, une nouvelle attaque vise la marque au Lion.

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C'est sur Facebook qu'un internaute, Boris Verhaegen, interpelle directement l'enseigne. Et il faut croire qu'il n'est pas le seul à partager cet avis: son post a été aimé et repartagé plus de 1 400 fois à ce jour. Dans cette longue lettre publique, le jeune homme interpelle le supermarché qui expose des fraises, mûres, myrtilles et framboises en tête de gondole… Des fruits introuvables en hiver en Belgique. L'internaute s'offusque de voir ces fruits proposés à la vente durant cette période de l'année, mais pas que. Ce présentoir est accompagné d'une publicité où l'on voit une photo d'enfant sur laquelle il est écrit «donnons-leur le goût des fruits et des légumes». Il dénonce donc également le slogan de cette publicité. Pour lui, «un fruit qui a poussé hors sol, sans aucun terroir – donc aucun apport possible de tanins – et qui a eu besoin d'une dizaine de traitements chimiques pour arriver à maturité sans pourrir ou tomber malade, ça n'a AUCUN goût».

D'autres internautes ont également tenu à préciser que cette attaque devait être formulée à l'ensemble des supermarchés et pas seulement Delhaize. Stéphanie Jamotte écrit en commentaire au post: «il semble qu'une chasse aux sorcières soit dirigée en ce moment à l'encontre de l'enseigne Delhaize, cependant il convient de mentionner que les autres concurrents de cette marque ne se portent guère mieux…».

Une responsabilité partagée

De leur côté, l'enseigne se dit «ouverte à ces réactions» et assure qu'ils font «beaucoup d'efforts». Karima Ghozzi, communications Manager de Delhaize Belgique, nous explique qu'il est «important de trouver le juste milieu entre ceux qui en veulent, et ceux qui sont contre, car si on continue à en vendre, c'est aussi qu'il y a une demande». Concernant la campagne de publicité avec les enfants, elle affirme que «nous sommes conscients de cette contradiction, mais nous voulons montrer aux enfants qu'il est préférable de consommer des fruits et légumes plutôt que d'autres aliments plus nocifs».

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C'est le rôle de tout le monde. Il faut une prise de conscience des fournisseurs, des supermarchés, mais aussi des consommateurs.

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Malgré ces fruits assez exotiques pour l'hiver, elle rappelle que Delhaize favorise les circuits courts. «Nous ne privilégions pas seulement les produits belges, mais aussi régionaux. Nous ouvrons les portes aux petits producteurs, et nous avons des rayons spéciaux pour les produits régionaux» explique-t-elle. «Nous avons créé une urban farm sur le toit de notre magasin à Ixelles, chaussée de Boondael. On est donc sur un circuit ultra court. Le problème c'est que tous les magasins ne peuvent pas accueillir ce genre infrastructure sur son toit. C'est vraiment au cas par cas.»

Selon elle, les grandes surfaces doivent être plus vigilantes concernant ces questions écologiques, mais pas que. «C'est le rôle de tout le monde. Il faut une prise de conscience des fournisseurs, des supermarchés, mais aussi des consommateurs.»

Le potager sur le toit du magasin Delhaize à Ixelles s’étend sur 360 m². © BELGA PHOTO / JEROME FETU
Le potager sur le toit du magasin Delhaize à Ixelles s’étend sur 360 m². BELGA PHOTO / JEROME FETU
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