Pourquoi le "stone stacking" est mauvais pour l'environnement
De l’Islande à l’Australie, le tourisme et les réseaux sociaux transforment une pratique populaire en un fléau pour la nature.
- Publié le 17-08-2018 à 13h37
- Mis à jour le 17-08-2018 à 15h37
:focal(1495x1005:1505x995)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/2IUVPD6IEZBV5PYUGLBXOFKMPQ.jpg)
EIles se tiennent près de la mer en Colombie. Vous les trouverez dans les gorges slovènes, sur les sommets des Alpes, les plages des Bermudes. Elles s’empilent dans les parcs nationaux américains et les criques australiennes. Ces tas de pierres, des monuments miniatures réalisés par des visiteurs ravis et photographiés pour la postérité, représentent de minuscules hommages au lieu, une manière aussi de laisser notre trace. Pourtant, les défenseurs de la nature implorent aux voyageurs d’arrêter cette habitude devenu un danger pour l’environnement.
Lire aussi >Guillaume Canet, son coup de gueule contre la pollution des océans
Lors d’un voyage pour rendre visite à son père au nord de l’Écosse, John Hourston, le fondateur de l’ONG Blue Planet Society, était consterné de trouver des plages sauvages parsemées de piles de pierres.Il a lancé un cri d’alarme sur Twitter :
Une pratique de vandalisme
Pour John Hourston,l'empilement de pierres (autrement appelé «cairn» chez les Anglo-Saxons) détruit les habitats naturels des animaux et modifie les lieux historiques. Certains oiseaux font leur nid sur les rives de pierres que les adeptes du «stone stacking» peuvent détruire pendant la saison de reproduction.Sur d'autres sites, le déplacement des pierres expose le sol et aggrave l'érosion. L'agence américaine chargée de gérer les parcs nationaux, le US National Park Service, n'a pas hésité à qualifier cette pratique de vandalisme :
Rock stacking in national parks may seem harmless, or even fun to make, but we invite you to reconsider the problem they…
Publiée par Zion National Park surJeudi 18 août 2016
«Ranger» la nature ?
Pourtant, le «stone stacking» est au départ une tradition ancienne et parfois religieuse. Dans certaines cultures, il sert à marquer un site funéraire ou célébrer les morts.Les «cairns» sont aussi des repères importants pour les randonneurs et peuvent servir de balises dans les endroits les plus reculés.
Lire aussi >10 joyaux menacés par le tourisme de masse
Ce que critiquent ces défenseurs de la nature, c’est l’ampleur que prend cette nouvelle tendance. Le tourisme et les réseaux sociaux ont créé une mode quasi industrielle qui veut «ranger» la nature plutôt que la laisser dans son état sauvage, soulignent-ils. Ces petits monuments personnels transforment ainsi des paysages vides en lieux peuplés. C’est une offense contre la première et la plus importante règle de l’aventure sauvage : ne laisser aucune trace sur son passage.