Les vaquitas et les dugongs plus que jamais menacés d'extinction

Deux noms qui nous parlent peu et qui risquent tristement de tomber dans l’oubli si l’on ne fait rien. Il reste dans le monde moins de 30vaquitas, et en Nouvelle-Calédonie moins de 800dugongs. Ces deux mammifères marins tout mignons sont aujourd’hui menacés de disparaître.

Noémie Schetrit
Le vaquita, plus petit cétacé au monde.
Le vaquita, plus petit cétacé au monde. ©Omar Vidal

En novembre dernier déjà, le célèbre surfeur Kelly Slater alertait sur Instagram de la menace de disparition qui pesait sur eux. Il y a deux jours, c'était au tour de l'acteurLeonardo DiCaprio de féliciter leprésident mexicainPeña Nieto d'interdire définitivement les filets de pêche, responsables de la mort des vaquitas, dans le nord du golfe de Californie. Aussi appelé «marsouin du Pacifique», le«vaquita marina» est l'un des plus petits cétacés du monde et le plus rare.

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La population des vaquitas a chuté de 90% en 20 ans a annoncél'ONG World Wildlife Fund dans un communiquépublié en mai2016 qui recensait encore 60vaquitas. Aujourd'hui, il n'en resterait plus que 30 selon leurs dernières estimations. Onparle même d'une extinction possible d'ici2018.Lacause: la pêche illégale d'un autre poisson menacé également d'extinction, letotoaba, dont les Chinois raffolent pour leurvessie natatoire qui se vend à des prix d'or sur le marché noir.Les totoabas sont capturés dans des filets,emprisonnant par la même occasion les petitsmarsouins du Pacifique.«Le dernier espoir pour ces espèces serait que le gouvernement mexicain mette en place une interdiction permanente et efficace de ces filets» a déclaré Omar Vidal, le directeur de WWF Mexique. Une interdiction définitive mise en place vendredi dernierjustement.

Un vaquita emprisonné dans un filet de pêche. © BELGA/AFP PHOTO/WWF-OMAR VIDAL
Un vaquita emprisonné dans un filet de pêche. BELGA/AFP PHOTO/WWF-OMAR VIDAL ©Omar Vidal

Des dauphins pour sauver les vaquitas

En plus d'un «plan de 30millions de dollars mis en place à destination des pêcheurs locaux pour lesconvaincrederemplacerles filets dérivants par des méthodes plus respectueuses de l'environnement», comme le rapporte Le Monde,Rafael Pacchiano,le ministre de l'Environnement auMexique a annoncé ce vendredi 30 juin espérer sauver les vaquitas en déployantdes dauphins formés l'année dernière par la marine américaine(la United States Navy). Dès septembre 2017, ungroupe de dauphins aurapourmission detrouver et rassembler tous les vaquitas afin de les emmener dans un refuge marin:«Nous devons capturerle plus grand nombre possible de vaquitas pour avoir l'opportunité de les sauvegarder»a déclaré le ministre à la chaîne de radio mexicaine Formula. Une option de reproduction n'a pour le moment pas encore été abordée:«Capturer des vaquitas pour les faire se reproduire entre eux serait beaucoup trop dangereux et ne constitue d'ailleurs pas une option viable » avait déclaréOmar Vidal de la WWF en2016. Surtout quand on sait qu'une femellevaquitadonne naissance à un petit tous les deuxans.

Autre espèce en danger : les dugongs de Nouvelle-Calédonie

‘Wuru’ le dugongà l’aquarium de Sydney le 19 décembre2008. © BELGA/AFP PHOTO/Torsten BLACKWOOD
‘Wuru’ le dugongà l’aquarium de Sydney le 19 décembre2008. BELGA/AFP PHOTO/Torsten BLACKWOOD

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a également alerté sur le sort des dugongs aussi appellés «sirènes du Pacifique» ou encore «vaches des mers» si le braconnage ne cessait pas :«Si rien n'est fait pour enrayer au plus vite cette pratique illicite, les dugongs disparaîtront purement et simplement de notre lagon».L'espèce estclassée « vulnérable » à l'extinction par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature.Bien que la pêche et la consommation des dugongssoient strictement interdites, 30% des dugongs retrouvés échoués présentent des marques debraconnage.«On s'est aperçu qu'encore beaucoup de gens sont des consommateurs occasionnels de dugongs et qu'il existait même un petit nombre d'individus qui se présentaient comme des chasseurs», a déclaré Marc Orémus, coordinateur du programme marin du WWF àNouméa.

Les dugongs ne se nourrissent que de plantes, de fleurs et d’algues dans les fonds marins. © BELGA/AFP PHOTO/GREG WOOD
Les dugongs ne se nourrissent que de plantes, de fleurs et d’algues dans les fonds marins. BELGA/AFP PHOTO/GREG WOOD

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Il y aurait entre 700 et 800 dugongs en Nouvelle-Calédonie (contre 2000 il y a 15 ans), un millier aux Émirats arabes unis et un grand nombre non quantifié en Australie. Selon les scientifiques de la WWF, au-delà de cinqmorts non naturelles par an, la population de dugongs ne pourra pas se maintenir très longtemps. Et une femelle ne donne naissance qu’à 5 à 6 petits au cours de ses60à70 ans d’existence.

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