Pour préserver sa faune, l'Australie s'apprête à tuer 2 millions de chats
Présents sur plus de 99,8% du territoire australien, les chats harets représentent une lourde menace sur l’écosystème du pays qui a donc décidé de les abattre. Tout simplement.
- Publié le 18-01-2017 à 17h48
- Mis à jour le 03-03-2017 à 17h28
:focal(545x555:555x545)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/NZP2N63WBJCA7FSHGOJY6D5WYE.jpg)
En Australie, les chats sont partout, en particulier les chats harets (chats domestiques retournés à la vie sauvage) qui occupent plus de 99,8% de l'île-continent selon une étude publiée début janvier2017 dans le journal Biological Conservation. Il y en aurait entre 2,1 et 6,3 millions de chats sauvages selon les périodes (oui, ça fait beaucoup). Et bien que leur présence soit mignonne, elle est surtout menaçante pour la faune unique du pays qui est complètement dévastée. Dans un article publiésurLe Monde, on apprend que ces redoutables chasseurs sont accusés de la disparition d'une trentaine d'espèces endémiques : des oiseaux, desreptiles et surtout des mammifères. Une étude financée par le gouvernement précise que c'est «l'une des espèces invasives les plus destructrices».Gregory Andrews, commissaire chargé des espèces australiennes menacées, rappelle que «l'Australie est le seul endroit sur Terre autre que l'Antarctique où la faune s'est développée sans chat et c'est pour cette raison que l'écosystème de ce pays est si vulnérable à sa présence».
En juillet 2015 déjà, le gouvernement australien avait annoncé devoir tuer 2 millions de chats d'ici 2020 pour préserver son écosystème, ce qui avait fait réagir Brigitte Bardot, très engagée dans la défense des animaux: «Tuer deux millions de chats sur une population estimée à 20 millions est un scandale, une honte! Cet inhumain génocide animalier est ridicule, vos 6 millions de dollars seraient bien plus utiles à la mise en place d'une campagne de stérilisation».
La chercheuse s'interroge cependant sur l'objectif des 2millions de chats tués. Il vaudrait mieux selon elle définir des zones prioritaires, cibler les endroits où l'élimination de ces animaux produira les plus grands bénéfices. Il faudrait par exemple davantage d'îles sans chat, protéger plus de zones avec des clôtures. «Des progrès sont réalisés pour développer du poison attirant les chats, assure Sarah Legge. Les chiens sauvages, les dingos, semblent être efficaces pour réduire le nombre de chats.»
«Bien sûr, tuer n'importe quel animal est déplaisant», souligne Sarah Legge. «Elle pourrait voir la différence, ce qui se passe quand on retire les chats du bush australien. Elle rencontrerait des bilbis, des numbats et tant d'autres espèces qu'on ne trouve qu'ici. Je lui expliquerais que nous pouvons avoir soit ces animaux extraordinaires soit les chats, mais pas les deux.»