La femme de Carlos Ghosn dénonce ses conditions de détention
Carole Ghosn, la femme de Carlos Ghosn, a écrit une lettre à l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch où elle se plaint des «rudes» conditions de détention du patron de Renault.
- Publié le 14-01-2019 à 11h47
- Mis à jour le 14-01-2019 à 11h54
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Dans ce courrier de neuf pages que l'AFP a pu consulter dimanche, Carole Ghosn déplore le fait que son mari soit détenu, depuis son arrestation le 19 novembre, dans une cellule éclairée nuit et jour, et qu'il n'ait pas accès à son traitement médical quotidien. «Pendant des heures chaque jour, les inspecteurs l'interrogent, l'intimident, le sermonnent et l'admonestent, dans l'intention de lui extirper une confession», écrit la femme du patron de Renault.
L’homme d’affaires de 64 ans est inculpé au Japon pour abus de confiance et minoration de déclarations de revenus aux autorités boursières sur huit années. Il clame son innocence.
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Dans sa lettre, sa femme affirme en outre que les enquêteurs ont mis la pression sur son mari pour qu'il signe des documents en japonais, une langue qu'il ne maîtrise pas, et dont seule une traduction orale lui a été faite, sans la présence de son avocat. «J'exhorte Human Rights Watch à mettre son cas en lumière (…), à pousser le gouvernement à réformer son système draconien de détention et d'interrogatoire», a demandé Mme Ghosn.

La négation de son avocat
Les conditions de détention de l’ex-patron des constructeurs automobiles japonais Nissan et Mitsubishi Motors ont suscité des critiques. Carlos Ghosn n’a eu le droit jusqu’à présent de recevoir que ses conseils et des représentants des pays dont il détient un passeport (Brésil, France et Liban). Mais une décision de justice la semaine dernière l’a autorisé à recevoir dorénavant des visites de famille.
Son avocat principal, Motonari Otsuru, a nié la semaine dernière que son client ait été contraint de signer des documents écrits en japonais. «M. Ghosn ne nous a pas dit une seule fois qu'il ait dû signer quoi que ce soit dans une langue qu'il ne comprend pas», avait-il dit à des journalistes. Il avait aussi précisé que son client avait été transféré dans une cellule plus spacieuse, munie d'un lit à l'occidentale, et assuré qu'il ne s'était jamais plaint auprès de lui de ses conditions de détention.
Avec Belga